Et voilà, on y est. Encore une fois.
Les fêtes de fin d'année.
Souvent ce mot me fait frémir. On a
tellement couru toute l'année et encore plus en décembre qu'on arrive
complètement exténué pour le réveillon de Noël.
On boit quelques verres pendant le repas
et tout d'un coup, les esprits commencent à s'échauffer.
Et les sujets s'enchaînent entre les
grandes personnes alors que les enfants trépignent d'impatience pour ouvrir les
cadeaux.
Cette année, les sujets phare seront sans doute:
- Freysinger et sa queue de cheval qui ont
été brillamment élus en Valais mais qui n'ont rien fait de mieux que les
autres, juste gueuler la bouche ouverte en décrétant haut et fort que les étrangers sont responsables de tout
- les résidences secondaires qu'on ne peut
plus construire dans les régions de montagne à cause d'un vieillard écologiste
- les meurtres de M. et de A.
- les Africains qui ne savent pas nager en
Méditerranée
- les Philippins qui ne savent pas
construire des baraques qui tiennent debout
- l'Europe et sa crise, les Espagnols qui
n'ont plus de travail chez eux et qui pensent que chez nous, c'est super bien;
les Grecs qui pioncent toute la journée en espérant que l'économie va reprendre
- les centrales nucléaires qui devraient
disparaître d'ici quelques années... alors qu'on dégueule sur les éoliennes
- l'augmentation des taxes, des impôts, la
crise du logement
- les mous du genou du gouvernement qui ne
font rien
- la machine à laver qui n'essore plus si
bien
- le concierge qui ne sait pas enlever les
ordures devant le bâtiment et qui n'arrive pas à tuer les cafards
- la neige qui ne veut pas venir alors
qu'il y a un mois en arrière, on s'extasiait des premières neiges en
novembre
- Madiba et la madibamania et autre Obama
etc. et etc.
De toutes façons, c'est clair, c'est la faute des étrangers, des délinquants, des gitans, des glandus, des drogués, de la police, des juges, des conseillers fédéraux et des parlementaires, des patrons et des profiteurs du système pourri, etc. et etc.
Et alors on continuera de dire que c'était
mieux avant, la bouche pleine de jus de viande, le verre rempli de bon pinard
et la peau du ventre bien tendue.
Et après cela, on ira se pendre au sapin de Noël et on ouvrira les cadeaux dans la joie et la bonne humeur en s'extasiant des bonnes idées de toute la famille: le bouquin qu'on a déjà lu, l'horrible sac à main, le parfum qui pue, les chaussettes fluo de Grand-Mère Odette qui vont gratter dans les chaussures, les biscuits trop cuits de la Tante Adèle qui font gerber, etc. et etc.
Et on attendra la tablette numérique dont
on a toujours rêvé en secret mais qui ne viendra pas.
Et on continuera de boire, encore et
encore, etc. et etc.
Et après on aura mal au ventre ... et à la
tête.
S'il n'y avait pas tout cela, ce ne serait pas Noël.
On en rempilera l'année prochaine. Comme
toutes les années.
Et entre temps, on aura acheté ladite tablette numérique car il ne faut surtout pas qu'on ne l'ait pas, cela fait ringard de dire qu'on continue de pianoter sur un vieil ordinateur portable qui a bientôt 8 ans!
De toutes façons, c'est ainsi. Il y aura toujours des étrangers et des cons car on est toujours l'étranger de quelqu'un et le con de quelqu'un d'autre. L'humanité est ainsi faite.
Et s'il ne neige pas, je m'en tape car mon Bonhomme de Neige-Père Noël qui pose dans mon petit salon ne fond pas, année
après année.
Et puis bon sang, on a toujours à boire et à manger. Etc. et etc.
J'espère quand même qu'il y a aura des accolades, des rires et des bons moments.
Et puis qui sait, peut-être un peu de
neige en montagne.
Alors bonnes fêtes!
Etc. et etc.
© Dédé Décembre 2013