vendredi 20 décembre 2013

Etc. et etc. et bonnes fêtes




Et voilà, on y est. Encore une fois.

Les fêtes de fin d'année.

Souvent ce mot me fait frémir. On a tellement couru toute l'année et encore plus en décembre qu'on arrive complètement exténué pour le réveillon de Noël.
On boit quelques verres pendant le repas et tout d'un coup, les esprits commencent à s'échauffer.
Et les sujets s'enchaînent entre les grandes personnes alors que les enfants trépignent d'impatience pour ouvrir les cadeaux.

Cette année, les sujets phare seront sans doute:
- Freysinger et sa queue de cheval qui ont été brillamment élus en Valais mais qui n'ont rien fait de mieux que les autres, juste gueuler la bouche ouverte en décrétant haut et fort que les étrangers sont responsables de tout
- les résidences secondaires qu'on ne peut plus construire dans les régions de montagne à cause d'un vieillard écologiste
- les meurtres de M. et de A.
- les Africains qui ne savent pas nager en Méditerranée
- les Philippins  qui ne savent pas construire des baraques qui tiennent debout
- l'Europe et sa crise, les Espagnols qui n'ont plus de travail chez eux et qui pensent que chez nous, c'est super bien; les Grecs qui pioncent toute la journée en espérant que l'économie va reprendre
- les centrales nucléaires qui devraient disparaître d'ici quelques années... alors qu'on dégueule sur les éoliennes
- l'augmentation des taxes, des impôts, la crise du logement
- les mous du genou du gouvernement qui ne font rien
- la machine à laver qui n'essore plus si bien
- le concierge qui ne sait pas enlever les ordures devant le bâtiment et qui n'arrive pas à tuer les cafards
- la neige qui ne veut pas venir alors qu'il y a un mois en arrière, on s'extasiait des premières neiges en novembre 
- Madiba et la madibamania et autre Obama
etc. et etc.

De toutes façons, c'est clair, c'est la faute des étrangers, des délinquants, des gitans, des glandus, des drogués, de la police, des juges, des conseillers fédéraux et des parlementaires, des patrons et des profiteurs du système pourri, etc. et etc.
Et alors on continuera de dire que c'était mieux avant, la bouche pleine de jus de viande, le verre rempli de bon pinard et la peau du ventre bien tendue.

Et après cela, on ira se pendre au sapin de Noël et on ouvrira les cadeaux dans la joie et la bonne humeur en s'extasiant des bonnes idées de toute la famille: le bouquin qu'on a déjà lu, l'horrible sac à main, le parfum qui pue, les chaussettes fluo de Grand-Mère Odette qui vont gratter dans les chaussures, les biscuits trop cuits de la Tante Adèle qui font gerber, etc. et etc.
Et on attendra la tablette numérique dont on a toujours rêvé en secret mais qui ne viendra pas.
Et on continuera de boire, encore et encore, etc. et etc.
Et après on aura mal au ventre ... et à la tête.

S'il n'y avait pas tout cela, ce ne serait pas Noël.
On en rempilera l'année prochaine. Comme toutes les années.

Et entre temps, on aura acheté ladite tablette numérique car il ne faut surtout pas qu'on ne l'ait pas, cela fait ringard de dire qu'on continue de pianoter sur un vieil ordinateur portable qui a bientôt 8 ans!

De toutes façons, c'est ainsi. Il y aura toujours des étrangers et des cons car on est toujours l'étranger de quelqu'un et le con de quelqu'un d'autre. L'humanité est ainsi faite.
Et s'il ne neige pas, je m'en tape car mon Bonhomme de Neige-Père Noël qui pose dans mon petit salon ne fond pas, année après année.

Et puis bon sang, on a toujours à boire et à manger. Etc. et etc.

J'espère quand même qu'il y a aura des accolades, des rires et des bons moments.
Et puis qui sait, peut-être un peu de neige en montagne.

Alors bonnes fêtes!
Etc. et etc.